Nicolas Misiak d’Ublu : «Avec CovidLink, nous voulons aider les médecins à rencontrer ceux qui en ont besoin »

Nicolas Misiak d’Ublu : «Avec CovidLink, nous voulons aider les médecins à rencontrer ceux qui en ont besoin »

 

Fondée à Colomiers par Laurent Rouchouse et Nicolas Misiak début 2018, l’entreprise de service numérique UBLU est déjà une spécialiste dans le secteur médical. Ayant déjà développé des outils de numérisation des parcours de santé des patients dans les cliniques et hôpitaux, la PME a lancé en urgence CovidLink, disponible depuis début avril.

Nicolas Miziak, cofondateur d’Ublu. Crédits photo : Jérémy Cas.

 

Un service optimisé pour les professionnels de santé et leurs patients

« Dès le début de la crise du Covid-19, les médecins nous ont alertés du fait qu’ils étaient inondés d’appels de patients inquiets de leur toux ou de leur température », a constaté Nicolas Misiak, cofondateur d’Ublu. C’est donc dans l’optique de venir en aide aux soignants que l’entreprise columérine a développé Covid-Link, une application de télésuivi des malades, ou supposés-malades, du Covid-19. « Avec CovidLink, nous proposons aux médecins un service qui permet d’éviter de surcharger leurs accueils tout en optimisant le suivi des patients », précise-t-il.

Afin de pouvoir être accessible au plus grand nombre, Ublu a tenu à rendre son application facile d’utilisation. Le médecin identifie un patient qu’il soupçonne d’être atteint du virus, puis il l’invite ensuite à télécharger CovidLink sur son téléphone s’il l’accepte. Le patient se connecte et renseigne ses symptômes, deux à trois fois par jour, selon les critères du médecin (prise de température, toux, douleurs thoraciques, nausées, etc.). Ce dernier peut ainsi avoir une vision d’ensemble sur l’évolution de l’état du patient jour après jour, et peut même être alerté automatiquement par mail si les symptômes représentent un risque aggravant. « L’application n’a pas vocation à décider d’une hospitalisation, ou à certifier si le patient est atteint du Covid-19 ou pas. Elle est une aide à la décision pour les professionnels » spécifie le cofondateur d’Ublu.

 

De nouvelles perspectives à l’horizon

Alors que la sortie du confinement approche et que le nombre de cas de covid-19 diminue en France, Ublu se veut prudent et envisage d’élargir son offre afin de sécuriser la transition post-covid des entreprises. « Dans le cadre du déconfinement, nous envisageons de proposer CovidLink aux entreprises qui souhaitent éviter une éventuelle propagation du virus en leur sein. Il s’agirait ainsi de les mettre en lien avec des médecins du travail, qui pourraient suivre l’état de santé des employés et détecter les risques, tout en garantissant la confidentialité de leurs données vis-à-vis de l’employeur », anticipe Nicolas Misiak.

Néanmoins, Ublu ne compte pas s’arrêter au suivi des pathologies liées au coronavirus. En effet, cela faisait déjà plus d’un an que la PME travaillait sur le télésuivi de patients à travers une autre application, Doloreane. « Avec Doloreane, nous avions déjà développé cette architecture de données sécurisées, ces tableaux de bord médicaux et ce système d’alerte pour suivre les douleurs chroniques ou postopératoires des patients », explique Nicolas Misiak. « C’est parce que Doloreane existait que nous avons pu développer CovidLink en 15 jours », ajoute-t-il. Ublu travaille aussi sur de nouveaux projets de télésuivi afin de pouvoir couvrir davantage de maladies ou de virus : « nous avons développé CovidLink de façon à ce qu’elle soit suffisamment générique pour pouvoir l’adapter à d’autres pathologies par la suite », confirme-t-il.

 

Une application qui ne doit pas s’imposer au patient

Au regard des chiffres, l’utilisation de la téléconsultation et du télésuivi a fortement augmenté au cours des deux derniers mois. Malgré cette tendance, les professionnels de santé ne peuvent réellement s’avancer sur la durabilité de cette pratique. « Nous ne pouvons savoir si l’utilisation de ces outils numérique dans le suivi des patients va s’intensifier ou diminuer après le covid. Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle restera plus importante que précédemment », reconnaît-il.

Cependant, même si la téléconsultation était amenée à se populariser dans le temps, Nicolas Misiak affirme qu’elle ne doit en aucun cas remplacer les consultations classiques. « Les applications comme CovidLink sont là pour aider les médecins à rencontrer ceux qui en ont besoin, mais nous ne pouvons obliger les patients à passer par ces dernières. Il serait inconcevable qu’une personne en décrochage numérique, ou inquiète de divulguer ses données de santé, soit moins bien soignée qu’une autre, cela est contraire à l’éthique médicale », conclut-il.

 

Propos reccueillis par Clément Seilhan

 

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