Startups : dominent-elles vraiment le marché de l’emploi ?

De nombreuses grandes entreprises déclarent qu’elles peinent à recruter de jeunes salariés, qui se tourneraient de plus en plus vers les startups. Pourtant, les chiffres globaux concernant les embauches en France infirment cette analyse.

Non, les startups ne sont pas les entreprises qui embauchent le plus en France. Cette année encore, elles ne devraient représenter que moins de 8% des recrutements dans l’Hexagone. Ce qui est vrai, par contre, c’est qu’elles proposent en majorité des CDI et qu’elles attirent les jeunes diplômés.

Au-delà, que constate-t-on ? En l’occurrence, les grandes entreprises restent bien les principaux recruteurs de cadres en France, notamment dans le cadre de leur transformation numérique. C’est ce que montre la dernière étude de l’Apec sur le sujet (voir ici). Concrètement, 215 000 cadres devraient être embauchés en France sur l’ensemble de l’année 2017 (contre 144 000 en 2008, année de la crise financière mondiale). Or, 56% des cadres embauchés ont entre 1 et 10 ans d’expérience. Pourquoi sont-ils embauchés ? La première raison est qu’il faut remplacer un cadre qui part à la retraite (le fameux “papy-boom”). On le comprend aisément, cela concerne peu les startups. La seconde raison, selon l’étude de l’Apec, est le développement de l’activité (26% des réponses). Cette croissance concerne assurément de nombreuses startups, mais également les grandes entreprises en phase de développement.

Ce prisme amène par ailleurs à se focaliser sur une dizaine de métropoles françaises, qui réunissent la quasi-totalité des startups. Si l’on considère l’ensemble des embauches, dont les CDD et quel que soit le niveau de qualification, on constate que la situation s’améliore effectivement (2 millions d’embauches en France en 2017), mais que les startups n’y sont pas pour grand chose. Comme le montre ce graphe de Pôle Emploi, si l’on étudie uniquement l’Occitanie (près de 10% des embauches en France en 2017), on constate que les responsables de l’emploi doivent “jongler” avec des départements comme la Haute-Garonne, où la parts des emplois saisonniers n’est que de 22,4% et d’autres, comme l’Aude, où la parts des emplois saisonniers dépasse 69%.

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