En s’associant à Intel, Delair veut conquérir le marché des images aériennes

En 2018, le leader du drone professionnel en France se positionne sur le marché du traitement et de l’analyse d’images en annonçant le lancement d’une plateforme cloud avec Intel.

Le co-fondateur et président de Delair Michaël de Lagarde au siège de la société à Labège, qui a fabriqué 1250 drones depuis 2011 et réalisé 30.400 heures de vol. Crédits : Hélène Ressayres -ToulÉco

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Pour Michaël de Lagarde « le marché du drone civil, qui a explosé en 2014 et 2015, est stabilisé. Aujourd’hui, la valeur ajoutée se trouve dans le traitement et l’analyse d’images aériennes. Ce marché est estimé à 8 milliards de dollars en 2021 ». Sans attendre la maturité du software, Delair s’y invite déjà en revendiquant près de deux millions d’images traitées et analysées depuis l’année de sa création, en 2011. « La quantité d’images est notre force », assure le co-fondateur et président de l’entreprise en présentant le partenariat commercial conclu avec Intel en septembre 2017.

Le géant américain s’est adossé au savoir-faire de Delair pour créer Intel Insight, une plateforme cloud opérationnelle en 2018 et destinée au secteur de l’agriculture ou au geospatial notamment. « Dotée d’outils de traitement d’images puissants, elle gère, traite, analyse et partage les données issues de drones ou de tout autre mode d’acquisition d’imagerie aérienne, précise-t-il. Quinze personnes sont déjà positionnées à Toulouse. On espère en recruter entre cinq et vingt-cinq ».

Une grande variable qui dépendra des contrats signés. Mais Michaël de Lagarde y croit. « Si le chiffre d’affaires de l’entreprise est réalisé actuellement à 90 % par les drones et à 10% par le software associé, la tendance devrait s’inverser rapidement dans les prochaines années ».

L’UX11, le dernier né

Le leader du drone professionnel en France, qui revendique la place de numéro deux mondial, n’oublie pas son cœur de métier. L’entreprise, qui conçoit et fabrique des drones professionnels de grande endurance que l’on peut piloter « hors vue » sur des longues distances, accélère son développement. Sa gamme de petits aéronefs s’enrichit d’un nouveau modèle baptisé UX11, commercialisé en avril.

Ce drone d’1,4 kg propulsé par un moteur électrique dispose d’une autonomie de 59 minutes. Équipé de connectivité 3G/4G, il analyse en temps réel des données aériennes. Cinq-cents exemplaires seront produits cette année dans l’usine de Gand, en Belgique, propriété de Delair depuis le rachat en 2016 de la société Gatewing à l’Américain Trimble.

Delair réalise 62% de son chiffre d’affaires établi à 7,1 millions de dollars en 2017, hors Europe et est distribué dans soixante-dix pays. Delair s’appuie également sur deux bureaux commerciaux, l’un à Singapour, l’autre à Los Angeles pour conquérir les marchés asiatiques et américains. En effet, les États-Unis sont un axe de développement majeur pour Delair qui a déjà noué « deux partenariats stratégiques », l’une avec la société de services Airbus Aerial, l’autre avec le fabriquant de machines agricoles John Deere.

Audrey Sommazi