Qorvo ouvre de nouveaux bureaux à Toulouse pour développer l’Ultra WideBand

Après avoir équipé le dernier smartphone de Google de sa technologie UWB, la société Qorvo France étoffe ses équipes toulousaines et souhaite appliquer son savoir-faire à de nombreux domaines.

Si le UWB ne vous dit rien encore, il se pourrait qu’il devienne le nouveau Bluetooth dans les années à venir. C’est en tout cas l’idée que s’en fait Qorvo, entreprise américaine spécialisée dans les puces radiofréquence présentes entre autres dans les téléphones portables. Avec l’objectif de devenir un véritable poids lourd de l’Ultra Wideband, la société Qorvo France a fait l’acquisition en 2020 de Decawave, une entreprise d’origine irlandaise spécialisée sur cette technologie prometteuse. « Alors qu’elle était très utilisée sur les marchés industriels, nous nous sommes rendu compte qu’il existait un intérêt pour le grand public. Aujourd’hui, l’UWB est en train d’être adopté massivement dans l’automobile, les téléphones portables, mais aussi dans une grande majorité de produits connectés à venir, comme les haut-parleurs connectés ou les systèmes d’appel en VR/AR », explique Luc Darmon, ancien de Decawave et maintenant dirigeant de Qorvo Toulouse. La société a par ailleurs annoncé l’intégration de sa technologie dans le dernier smartphone développé par Google, le Pixel 6.

Mais alors qu’est-ce que l’UWB ?

L’Ultra WideBand consiste à utiliser des propriétés d’un signal sans fil pour effectuer des mesures très précises de distance en calculant le temps que met le signal pour aller d’un point à l’autre. Une spécificité qui permet, en fonction de la proximité entre deux éléments, d’autoriser la transaction ou pas, ce qui évite les problèmes de relais du signal des transactions sans fil. « Quand on rentre à la maison, la majorité des gens posent leurs clés sur le meuble d’entrée. Aujourd’hui sur internet, on trouve des systèmes à 8 dollars qui permettent de capter le signal de la clé, qui communique régulièrement avec le véhicule, le relayer et d’aller ouvrir la voiture en s’en rapprochant. En mesurant la distance, on s’assure de la proximité de la clé avec le véhicule ce qui empêche ce genre de hacking », précise Luc Darmon, soulignant l’élément d’authentification supplémentaire qu’apporte l’UWB en termes de sécurité.

Une centaine de personnes supplémentaires

Passée d’une équipe de deux à une cinquantaine en l’espace de deux ans, la société s’est vue obligée de quitter son siège de Compans Cafarelli pour intégrer de nouveaux bureaux dans le secteur de Basso Cambo qu’elle a inauguré en mars dernier. « Recruter plus de cinquante personnes en l’espace de deux ans, c’est en soi un exploit, dans le sens où il ne s’agissait pas seulement de recruter, mais de trouver les bonnes personnes qui correspondent au bon profil », se réjouit Luc Darmon, alors que l’ensemble des salariés de Qorvo France sont répartis sur ses trois sites de Toulouse, Paris et Sofia Antipolis. « Est-ce que ça va continuer ? Oui, sans doute. Nous avons aujourd’hui en France à peu près 150 personnes en France, alors qu’ils étaient 5 il y a 2 ans. Depuis cette même perspective, je pense que nous pouvons facilement envisager d’embaucher facilement une centaine de personnes supplémentaires sur les trois années à venir », ajoute-t-il. De bonne augure donc pour Qorvo qui souhaite se donner les moyens pour être le plus compétitif possible sur un marché qui devrait atteindre les 2,7 milliards de dollars d’ici 2025.