Opt’alm construit sa croissance grâce à l’export

En partenariat avec Touléco 

La start-up Opt’alm mise sur la fabrication additive pour réussir son décollage. Bien accompagnée par la région Occitanie, elle envisage aujourd’hui de se développer à l’international.

Alain Toufine (à droite), le créateur de la société Opt’alm. Photo : DR.

Créée en 2015, la société Opt’alm se dédie à la fabrication additive, par projection de poudre métallique, une technologie grâce à laquelle elle a déposé deux brevets. « Pour simplifier, il s’agit d’impression 3D pour l’industrie. Nous nous orientons plus particulièrement vers la fabrication de pièces personnalisées par ajout de formes et de fonctions (mix process), la maintenance et la réparation (MCO/MRO) et l’innovation par de la R&D en propre et pour nos clients », détaille Alain Toufine, son fondateur.

Ses donneurs d’ordre se comptent dans les secteurs de l’aéronautique, de la défense, du spatial, de l’énergie et du transport. Ce sont des grands groupes, des équipementiers, ou des sociétés d’exploitation. « Nous sommes également en relation avec des directions de produits et de programmes pour du prototypage en vue de la production en petite série. » En 2018, la jeune pousse réalisera un chiffre d’affaires d’environ 400.000 euros, qu’elle entend doubler dès l’année prochaine, assortie de la certification EN9100.

Un industriel au capital

En juillet 2017, la start-up a levé 500.000 euros auprès d’un usineur de premier rang, soit une participation de 21 %. « Ils voyaient un intérêt pour leur activité à s’adjoindre les services d’une jeune entreprise innovante capable de réaliser de l’impression 3D », note Alain Toufine. « De notre côté, nous sommes désormais en mesure de livrer des produits finis intégrant la fabrication additive, les parachèvements et les contrôles appropriés », poursuit le chef d’entreprise.

Outre cette prise de participation, la société a pu compter sur l’écosystème local pour développer son activité. « Bpifrance nous a notamment soutenus avec une bourse French Tech qui nous a permis de réaliser les prototypes de notre premier brevet. Nous avons été incubés dans la pépinière Théogone et Esa Bic Sud France en parallèle. Nous avons ainsi bénéficié du suivi d’un chargé de mission qui nous a aidés à structurer l’entreprise », détaille Alain Toufine. La start-up s’est ensuite vu attribuer un prêt d’honneur par Initiative Haute-Garonne, qui a permis à son dirigeant de consolider sa position d’actionnaire majoritaire dans l’entreprise.

Lauréat de Réseau Entreprendre, c’est cette fois un chef d’entreprise qui a apporté un accompagnement plus terrain à l’entrepreneur. « Madeeli (Ad’occ, NDLR) nous a appuyés avec une aide au conseil stratégique. Grâce à cette aide, nous sommes allés chercher les ressources nécessaires pour préparer notre levée de fonds du point de vue juridique et financier. Cette aide couvrait 50% de nos dépenses. » Dans la foulée, le contrat croissance porté par la Région permet à Opt’alm de se voir financer 20 % de l’acquisition d’une machine de fabrication additive.

Une stratégie à l’international

Avec le pass export obtenu en décembre 2017, la société participe à des salons internationaux
et peut ainsi entrer en contact avec des clients potentiels et jauger la concurrence. « Nous avons là aussi reçu une aide de 50 % de notre budget éligible, soit environ 20.000 euros. » Opt’alm était ainsi présent au salon du Bourget en 2017 et y sera en 2019, à Eurosatory, à l’Aerospace Additive Manufacturing Summit en 2017 à Toulouse, et au FormNext (Francfort) la Mecque de la fabrication additive en Europe. « Nous nous servons de ces manifestations pour démarcher et nous positionner sur le marché international. Nous sommes ainsi visibles auprès des sociétés étrangères », explique Alain Toufine. Enfin, Opt’alm est membre du pôle mondial de compétitivité Aerospace Valley.

Parmi ses perspectives, l’entreprise travaille en lien avec un avionneur, « ATR pour ne pas le citer », sur un projet autour de pièces Titane, qui se duplique d’ores et déjà sur d’autres secteurs. « Car même si nous avons un actionnaire très typé aéronautique, il est vital de nous diversifier vers d’autres marchés et d’autres problématiques. »

Agnès Frémiot, Touléco