Erra reprend Icom : « Nous allons peser sur la scène toulousaine »

En partenariat avec Touléco 

C’est désormais officiel : le groupe de communication Erra reprend les actifs de l’agence Icom, elle-même spécialisée en stratégie et communication responsable depuis trente-cinq ans. Comment va s’articuler cette reprise ? Interview croisée des deux dirigeants.

Daniel Luciani, ancien patron d’Icom, et Eric Radi, Président du groupe Erra et repreneur de l’agence de communication toulousaine.

Eric Radi, vous êtes le patron du groupe Erra et désormais, de l’enseigne Icom, puisque vous avez repris les actifs de l’entreprise de Daniel Luciani. Messieurs, comment allez-vous travailler ensemble ?

Daniel Luciani : Pour Icom, ce rapprochement va permettre de sauver les collaborateurs, de faire perdurer le service au client et de conserver un certaine relationnel avec les fournisseurs. Cela va nous permettre de continuer notre activité dans un environnement plus favorable, avec des moyens renforcés et avec une approche encore plus qualitative. C’est une formidable opportunité que d’avoir trouver Eric, son soutien et sa prise en charge afin d’engager une nouvelle page d’Icom.
Eric Radi : Certes, nous avons sauvé Icom, mais je pense aussi que Icom peut sauver le groupe Erra. Jusqu’à présent, nous étions surtout des producteurs de contenus. Nous n’avions pas vocation, par exemple, à écrire la stratégie de communication de nos clients. Nous n’avions ni le positionnement d’une agence de communication globale, ni les références. Avec Icom désormais, nous avons tout cela. Nous allons pouvoir œuvrer à 360 degrés pour nos clients.
Nous sommes dans un contexte de reprise très particulier, car Icom est en liquidation suite à une escroquerie….
Daniel Luciani  : Icom a été victime d’une escroquerie de la part d’une ancienne salariée qui a fait des malversations avec les comptes de l’entreprise. L’affaire est en cours, et ce sera à la justice de faire le suivi. De notre côté, nous avons sollicité la nomination d’un administrateur de cession. Ce sera son travail de gérer les passifs liés à la liquidation. La loi prévoit que ce passif sera remboursé par la saisie des biens de la personne qui nous a escroquée.
Eric Radi : Le groupe Erra, via Agoranet, reprend les actifs d’Icom : les salariés, les contrats, les marques, les noms de domaine, etc. Nous allons aussi installer une partie de nos équipes dans le bâtiment basse consommation, emblématique, que Icom a construit en 2006 près de Purpan. Demain, nous aurons un groupe de communication qui réalisera 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et qui comptera une quarantaine de salariés. De fait, nous allons acquérir une nouvelle visibilité sur la place toulousaine, et n’en déplaise à nos concurrents, nous allons peser dans l’écosystème local.
Comment allez-vous travailler ensemble ?
Daniel Luciani : J’aurais une mission d’accompagnement du processus de transition, de conseil pour les équipes, et d’assurer la permanence du portefeuille client actuel. Mais en même temps, dans le projet qui s’annonce, je n’ai plus de fonctions de dirigeant : je redevient simple salarié, même si je garde la présidence de la filiale Icom 21… C’est peut-être aussi le temps pour moi de passer la main. Je veux m’investir encore plus en faveur de la transition énergétique et du développement durable. Cela signifie aussi renforcer mon action et mes missions d’intérêt général au sein de la société civile.
Eric Radi : Icom arrive avec une dimension qui donne du sens à nos métiers. Daniel a été précurseur dans la communication responsable. A nous à présent d’être exemplaire, et donc le groupe Erra et ses filiales s’engagent dans cette voie, notamment par le biais d’une certification RSE. Il y a tout un apprentissage à faire – en interne et en externe – autour du sujet et j’ai bien l’intention d’œuvrer auprès de Daniel et de lui apporter un rôle de soutien en ce sens. Il faut bien comprendre que cette alliance avec Icom change le visage du groupe Erra : il va nous falloir apporter une nouvelle réflexion stratégique et la vision qui va avec. C’est un nouveau challenge pour tout le monde.
Propos recueillis par Martin Venzal, Touléco