Anton Bielakoff, DG de Lyra Network : « Lyra a construit son leadership sur des modèles disruptifs »

Chaque année, 10 milliards de paiements sont gérés et sécurisés par Lyra Network. L’opérateur toulousain qui équipe de ses solutions 5 millions de terminaux de paiement et 55 000 sites d’e-commerce, est devenu en quelques années leader sur le marché français, notamment grâce à ses nombreuses innovations. Entretien avec son Directeur Général Anton Bielakoff.

 

 

A quelques semaines de la fin de l’année, quel bilan tirez-vous de 2018 ?

Anton Bielakoff : « C’est une année placée sous le signe de la croissance. Plus concrètement, nous prévoyons de clôturer notre exercice 2018 sur un chiffre d’affaires d’environ 60 M€ (ndlr : 55,7 M€ en 2017), dont la part à l’international n’a cessé de progresser et devrait atteindre 50 % dès la fin de l’année. Nous sommes actuellement présents sur 4 continents au travers d’une dizaine de filiales (ndlr : Algérie, Allemagne, Brésil, Chili, Espagne, Inde, Mexique, Argentine, Colombie et Pérou) et la stratégie de Lyra Network est résolument tournée vers l’international. D’ici 2 ans, la part de nos ventes à l’export sera majoritaire. »

 

Vous opérez sur différents segments de marché. Quels sont ceux qui ont tiré cette croissance ?

Anton Bielakoff : « Paradoxalement, alors que nous pensions que notre activité historique de  sécurisation et gestion des terminaux de paiement s’essoufflerait, ce n’a pas été le cas. Elle s’est effectivement stabilisée en France, mais elle connait un fort développement à l’international, notamment au Brésil ou encore en Inde où un vaste plan de démonétisation renforçant l’utilisation des cartes bancaires est engagé depuis 2 ans pour lutter contre la corruption. En France, c’est clairement nos offres d’e-paiement et de m-paiement qui ont tiré les résultats à la hausse. Alors que l’e-commerce progresse d’environ 15 % par an, nous enregistrons une croissance de 50 % sur ce marché. Par ailleurs, Lyra est officiellement un « établissement de paiement » depuis octobre, ce qui nous ouvre de nouvelles opportunités de marché en France et en Europe. »

 

En matière d’innovation, sur quels sujets travaillez-vous en ce moment ?

Anton Bielakoff : « Lyra a construit son leadership sur des modèles disruptifs. Nous devons en permanence être innovants, même si certains projets ne seront des relais de croissance que d’ici 2 ou 3 ans ; dans le domaine du paiement les habitudes évoluent lentement. Nous travaillons notamment sur le paiement instantané, l’idée étant de pouvoir effectuer un paiement jusqu’à 15 000 euros en moins de 10 secondes avec son téléphone mobile. Ces services sont appelés à se développer en France dans le sillage de la nouvelle Directive des Services de Paiements (DSP2) entrée en vigueur en début d’année.

Parallèlement, nous poursuivons le développement et la commercialisation de nos services de paiement embarqué sécurisé, qui permettent à l’internaute d’effectuer directement son paiement sur le site de l’e-commerçant, sans redirection et donc sans rupture dans l’acte d’achat. Nous avons notamment lancé au printemps un système de paiement par chatbot permettant de fluidifier le parcours client et d’augmenter le taux de conversion sur les sites marchands. Depuis septembre, notre plateforme de paiement en ligne PayZen est également la première en France à proposer aux sites d’e-commerce ou d’e-livraison de repas d’encaisser les Titres-Restaurant Dématérialisés. Enfin, nous proposerons prochainement en France une solution de paiement sur WatsApp, comme nous le faisons déjà en Amérique Latine où cette messagerie est très utilisée. »

 

Propos recueillis par Chantal Delsouc, MID e-news